Au centre de conseil contre la violence domestique, on lit les journaux et on tient les comptes. Tristes comptes, tirés de la rubrique « faits divers ». Vu la fréquence, peut-être auraient-ils plus leur place dans la rubrique « société » ?
En 2009, le nombre de femmes blessées par leurs partenaires est impressionnant. L’histoire ne dit pas si ces victimes vivaient aussi sous la menace d’une arme mais ils donnent une bonne idée de l’ampleur de la violence conjugale physique et de la brutalité des situations vécues ici. En janvier, sur les 20 cas reportés par la presse de violence conjugale, on dénombrait 13 femmes blessées. Les deux mois suivants comptaient respectivement 6 et 9 femmes blessées, ce qui représente, en moyenne, deux femmes par semaine. En avril, cette moyenne montait à 1 femme blessée tous les deux jours, avec un chiffre record de 16 cas couverts par la presse. En somme, le bilan de cette moitie d année 2009 n est pas glorieux. Sur les 97 cas reportés par les journaux, afférant à des cas de violence domestique, 51 femmes ont été blessées. (source http://www.naslovi.net/hronika/). Il est difficile d’estimer le nombre de cas incluant un pistolet. Puisque ces chiffres m’ont été communiqués par le Centre de conseil contre la violence domestique. Qui, comme je vous l’ai déjà expliqué dans un blog précédent, ne tient pas compte du facteur « arme à feu » dans son analyse.
Dans ces circonstances, cette absence de données, j’ai décidé d’interroger les pouvoirs publics, afin de tester leur connaissance sur cette problématique. J’ai donc rencontré Jecka Nedejkov, du service social de la ville de Belgrade. Son bureau est situé dans le district de Zemun, ville dont je vous avais déjà parlé dans un précédent blog ; ( car c’est aussi le lieu de domiciliation des « mères seules » , qui fut ma première visite « professionnelle » ). Il y a deux semaines, Zemun faisait ici le titre des journaux : Un individu a dégainé son arme en pleine rue et a tiré plusieurs fois en l’air…
Jeka Nedeljkov est spécialisée dans les cas de violence domestique ; Elle gère également les situations ayant abouti sur un divorce et insiste : « Aucune décision afférant à des cas de problèmes familiaux ne se prend sans ma consultation ». Les armes à feu dans la violence domestique ? Elle connait… Et d’expliquer avec une éloquence et une clarté impressionnantes, les situations qu’elle a pu rencontrer ou qu’elle rencontre encore… La pression, l’escalade…
Zorica Mrsevic est spécialisée dans les questions de genre et travaille au bureau du Médiateur de la République de Serbie. Dans les démocraties, cette institution est une interface entre les citoyens et leurs autorités, une plateforme de défense des premiers face aux seconds. Zorica Mrsevic sait que ce phénomène de violence domestique armée existe. Son équipe a même enquêté sur le sujet..
Je vous propose de retrouver leurs témoignages. Et vous invite bien entendu à réagir !
Posted By Fanny Grandchamp
Posted Aug 9th, 2009